Depuis quelques années on remarque
beaucoup d’arbres morts. Des arbres fruitiers ou d’ornement en pleine
croissance (20 à 30 ans) se mettent à sécher en quelques mois. Il peut y avoir
de multiples explications :
- parfois des insectes porteurs de
bactéries bloquent la circulation de la sève (insectes dans le bois, les
xylophages…) ;
- parfois des excès de chaleur pendant
plusieurs semaines dans des sols légers où l’eau est en déficit ;
- parfois des champignons sur les
racines asphyxiant l’arbre et celui-ci perd alors ses feuilles ou elles sèchent
sur l’arbre.
- parfois un hiver doux jusqu’à la fin
janvier fait redémarrer la sève des arbres. Celle-ci circule au ralentit de
-1°C à 5°C en décembre ; de 5° à 12°C en janvier la sève reprend son rythme
printanier et en février le gel revient -1°C à -5°C et plus ; l’arbre n’a pas
eu le temps d’arrêter le processus de transformation de sève en amidon pour ses
bourgeons et ses branches. La sève trop liquide gèle. Les tissus des branches
éclatent et l’arbre meurt doucement ou s’affaiblit et met plusieurs années à
retrouver une bonne vigueur. Les arbustes d’ornement ou de rendement subissent le même sort, d’où les gros problèmes que connaissent nos viticulteurs et arboriculteurs.
Le décalage des températures par rapport
aux saisons se remarque surtout par des floraisons illogiques : les forsythias,
les lilas, les marronniers étaient en fleurs en septembre. Certes une petite
floraison qui n’empêchera pas les fleurs du printemps mais c’est bien le signe
d’une nature perturbée : les fortes chaleurs de la canicule ralentissent le
processus des sèves montantes et descendantes. Pour économiser de l’énergie, la
plante fane, parfois perd des feuilles comme en hiver pour se protéger du
chaud. Quand la pluie et la douceur reviennent, la plante se croit au printemps
et se met à fleurir à l’automne.
À notre modeste échelle, nous constatons
les effets du changement climatique. Si celui-ci a des répercussions sur la
flore, il n’est pas sans conséquence sur la faune. La faune ne suit pas et se
trouve très perturbée. L’exemple de plusieurs types de chenilles envahissantes
depuis le printemps nous montre que nos oiseaux insectivores sont peu nombreux.
Les pluies abondantes de juin 2016 et les gels tardifs du printemps 2017 ont
détruit de nombreuses couvaisons.
Le début d’année a manqué d’eau. Avec
l’automne et sa fraîcheur, nous devrions trouver des champignons et profiter
des belles couleurs chaudes des feuillages.
Le Grillon - La Grenouille n°37 - Octobre 2017
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